Le samedi 25 septembre 2021 à 20h30, nous vous invitons à un concert au cours duquel sera présentée la nouvelle composition de Dawid Kusz OP « Miserere mei Deus » pour octuor vocal et quatuor à cordes. Premièrement, le Quatuor à cordes Airis interprétera « Langsamersatz » d’Anton Webern.

Le Psaume 51 (Miserere mei Deus) est l’un des textes les plus musicaux de la Bible. De la Renaissance à nos jours, il a reçu de nombreuses interprétations musicales ; les œuvres de Gregorio Allegri, Josquin des Prés et Carl Gesuald da Venosa ravissent et émeuvent encore aujourd’hui.

Un fait intéressant est que dans la musique polonaise, les exemples les plus connus d’interprétations musicales du Psaume 51 n’apparaissent que dans la seconde moitié du 20e siècle. Le texte du psaume a été utilisé par des compositeurs tels que Witold Szalonek, Paweł Szymański ou Stanisław Krupowicz. Les écrits antérieurs du Psaume 51 sont soit oubliés, soit peu connus. Le travail qui en résulte est donc de combler une certaine « lacune », qui est sans doute un nombre relativement restreint d’interprétations musicales du psaume dans notre culture natale sur fond de musique européenne et mondiale.

Le processus de perception créatrice a été précédé d’une étude attentive du texte même du Psaume 51. L’exégèse contemporaine propose plusieurs interprétations différentes du psaume de Miserere. La recherche la plus perspicace sur le texte du psaume a été menée par Gianfranco Ravasi dans son ouvrage Il Libro dei salmi (Bologne 1986). Le chercheur italien a proposé un concept intéressant d’interprétation philologique et théologique du psaume, qui est devenu une inspiration directe pour son arrangement musical.

Ravasi, examinant le texte du psaume, a proposé l’aspect linguistique du texte comme point de départ, à la recherche de répétitions, de similitudes et de relations mutuelles. Cela lui a permis de diviser le texte du psaume en trois sections : Section I – versets 3-11; Section II – versets 12-14 et Section III – versets 15-21. Puis, en examinant la structure et le sens du texte de Miserere, il a trouvé des séquences cachées dans les deux sections.

Dans la première partie du texte (vv. 3-11), il remarqua un certain concept dans la composition, qu’il appela une « structure concentrique ». Cela signifie essentiellement que les derniers versets des sections correspondent les uns aux autres en termes de contenu, de terminologie, de mode temporel utilisé, et le centre de la structure discutée devient le verset 6b.

La structure mentionnée ci-dessus peut parfaitement stimuler l’imagination du compositeur. Les parallélismes découverts par Ravasi peuvent conduire à l’utilisation d’un matériau mélodique et harmonique similaire dans des vers correspondants de manière adéquate, et le centre de la structure concentrique peut être imaginé musicalement comme le point culminant de la pièce.

Il a trouvé la structure qui organise la deuxième section du psaume dans la soi-disant « petite épiclèse », dont la structure est la suivante : l’appel de Dieu – une demande pour l’esprit de Dieu.

V.12 Oh Dieu! crée en moi un cœur pur, Renouvelle en moi
un esprit bien disposé.
V.13 Ne me rejette pas [Dieu] loin de ta face, Ne me retire pas ton
esprit saint.
V.14 Rends-moi [Dieu] la joie de ton salut, Et qu’un
esprit de bonne volonté me soutienne!

La seconde partie, conservée dans un caractère contemplatif, est basée sur la technique aléatoire, symbolisant ici « le souffle de l’Esprit de Dieu ». La troisième section du Psaume, Ravasi appelée « appendice liturgique », car les derniers versets du Psaume se réfèrent clairement à la liturgie du sacrifice de l’Ancien Testament.

Le matériel musical a été composé de manière à se référer à la pratique liturgique dans sa prononciation ; chaque verset se termine par une structure mélodique similaire (« refrain »), qui est une référence au psaume responsorial liturgique.

Interprètes : 1er quatuor vocal : Maria Klich, Łucja Nowak, Piotr Windak, Jakub Ciępka ; 2e quatuor vocal : Maria Babicz, Justyna Łokcik, Łukasz Miśko OP, Grzegorz Szulik et le Quatuor à cordes Airis : Aleksandra Czajor – 1er violon, Grażyna Zubik – 2e violon, Malwina Tkaczyk – alto, Mateusz Mańka – violoncelle. Tout d’abord, le quatuor interprétera « Langsamersatz » d’Anton Webern.